Du 10 au 14 février 2025, la 21ème édition des Journées de la persévérance scolaire soulignera le rôle fondamental que nous avons toutes et tous à jouer pour motiver les jeunes, les accompagner dans leurs parcours scolaires et les soutenir dans leur persévérance. De nombreux liens existent entre la santé mentale des jeunes et leur réussite éducative. En voici quelques exemples.
L’impact de la détresse psychologique sur les élèves à risque de décrochage scolaire
À Montréal, 1 élève sur 20 est à risque élevé de décrochage scolaire avant la fin du primaire. Au secondaire, ces chiffres s’élèvent à 1 élève sur 7. L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017 indique que les jeunes à risque de décrochage scolaire sont souvent ceux dont la santé mentale est la plus fragilisée. Au secondaire, la proportion de jeunes à risque de décrochage est beaucoup plus élevée chez les personnes qui ont une mauvaise perception de leur santé mentale comparativement à celles qui la considèrent bonne. Cela est souvent accompagné par une basse de l’estime de soi, de mauvaises habitudes de vie et une absence de soutien social. Ainsi, un lien existe entre le risque élevé de décrochage et la perception de la santé mentale, le niveau de satisfaction à l’égard de sa vie et la détresse psychologique. Chez les élèves à risque, cela peut se manifester par une augmentation des absences, une baisse de la performance et éventuellement le décrochage.
Cela met de l’avant l’importance d’enseigner des outils pour préserver une saine santé mentale dès le plus jeune âge afin de miser sur le développement des ressources personnelles des jeunes tout en créant, maintenant et renforçant des environnements favorables à ces facteurs de protection.
La santé mentale, ça s’apprend
Un élément ressort de cette enquête : la santé mentale joue un rôle déterminant dans la persévérance scolaire et elle contribue à la réussite des élèves. Il est donc essentiel de faire de la santé mentale une priorité dans l’éducation des jeunes, dès la fin du primaire et tout au long du secondaire.
La santé mentale est un état de bien-être qui nous permet de profiter pleinement de la vie. Elle est composée d’un ensemble d’habitudes et de pratiques telles que le développement des compétences socio-émotionnelles, la gestion de stress et la résilience. La santé mentale n’est pas un état inné. Elle s’apprend. Toutefois, le développement de ces compétences ne repose pas uniquement sur les épaules des élèves et du personnel enseignant. Il dépend aussi des ressources qui sont mises à leur disposition.
Des outils pour soutenir la santé mentale des jeunes
1. Les guides Adap.t de l’Association canadienne pour la santé mentale Filiale de Montréal servent à outiller le personnel enseignant et psychosocial à mieux parler de santé mentale avec les jeunes et les aider dans le développement de leurs compétences socio-émotionnelles et de leur estime de soi. Ce programme s’adresse aux élèves de dernière année du primaire et du premier cycle du secondaire.
S’appuyant sur une approche de promotion de la santé, il concerne l’ensemble des jeunes et vise à :
- Apprendre aux jeunes à aborder et normaliser la santé mentale ainsi que les émotions vécues (inquiétudes, anxiété, incertitude…).
- Appuyer les élèves dans le développement de stratégies de gestion de la santé mentale, en particulier la résilience et les compétences sociales.
- Démystifier la demande d’aide.
2. Mes actions pour contrer l’intimidation, le guide le plus récent de la série Adap.t, propose de favoriser le développement d’un climat scolaire harmonieux et de minimiser les risques liés à l’intimidation. En se concentrant sur le rôle du témoin, ce module permet aux élèves de développer des compétences individuelles et collectives pour agir contre l’intimidation. Le guide comprend entre autres une activité permettant aux jeunes d’apprendre les bonnes pratiques pour désamorcer une situation de conflit ainsi qu’une activité les aidant à identifier leurs moyens d’agir lorsqu’ils sont témoins d’intimidation.
Enseigner la santé mentale a un impact positif auprès des jeunes. Plus nous agissons tôt, plus nous pouvons prévenir efficacement la détresse psychologique des jeunes, le décrochage scolaire et encourager la persévérance scolaire.
Ce texte a été rédigé par l’Association canadienne de santé mentale filiale de Montréal dans le cadre d’une collaboration spéciale pour les Journées de la persévérance scolaire.
Découvrez ces trois activités proposées par l’Association canadienne de santé mentale filiale de Montréal dans le cadre des Journées de la persévérance scolaire.