Léger a été mandatée par le Réseau québécois pour la réussite éducative (RQRÉ) afin de réaliser une étude auprès de la population québécoise afin de comprendre sa perception de la conciliation études-travail suite à la pandémie. La collecte de données a été réalisée entre le 24 novembre et le 1er décembre 2022 auprès d’un échantillon de 1 000 Québécois(es), âgé(e)s de 18 à 59 ans et pouvant s’exprimer en français ou en anglais.
Une majorité de Québécois considère que le diplôme est aussi important (59%) et même plus important (14%) qu’avant la pandémie afin d’occuper un bon emploi. Un québécois sur cinq croit toutefois que le diplôme a perdu de son importance depuis la fin de la pandémie (soit 19% des répondants). Nous observons toutefois une petite ombre au tableau chez les 18-35 ans; ils sont 22% à juger le diplôme moins important contre 19 % pour l’ensemble des répondants.
Ainsi, une majorité de la population (71%) est préoccupée par le fait que dans une période où les entreprises recherchent activement des employés pour pourvoir des postes vacants, les jeunes pourraient être incités à travailler plutôt que de terminer leurs études.
D'ailleurs, plus du deux tiers des Québécois (68%) affirment que la conciliation études-travail des jeunes est un sujet qui les préoccupe.
Selon les Québécois sondés par Léger dans le cadre des JPS 2023, travailler durant les études permet également de développer son sens des responsabilités et son autonomie (29%), d’accroître son autonomie financière (26%), de se familiariser avec le marché du travail et ses exigences (16%), et d’acquérir des compétences et des connaissances (13%).
Travailler durant les études a, en effet, plusieurs avantages et peut s’avérer positif dans certains cas. L'adolescence est une période de découverte de ses intérêts, de ses forces et de ses faiblesses, et le marché du travail offre une excellente opportunité d’explorer ces paramètres.
Les Québécois sondés par Léger sont d’avis, qu’une charge trop importante de travail, toutefois, peut entraîner des répercussions sur la santé ou le développement physique ou moral des élèves, notamment une hausse du stress et de la fatigue (24%), un manque de temps pour les études (23%) et, dans certains cas, le décrochage scolaire (15%).
Les recherches qui se sont intéressées au nombre d'heures ont souvent observé des effets négatifs à partir de 15 heures par semaine et que les conséquences deviennent nettement plus nuisibles à partir de 20 heures. Cela corrobore ce qui est constaté dans le cadre de mesures d'accompagnement implantées au Québec depuis deux décennies.
Malheureusement, un nombres de partenaires ont soulevé d'importantes préoccupations par rapport à la conciliation études-travail:
- Des jeunes qui reportent leur projet d’étude ou quittent leur parcours scolaire tout juste avant l’obtention de leur diplôme;
- Des jeunes qui ont actuellement des responsabilités professionnelles au-delà de leur capacité;
- Des employeurs qui contactent leurs employés étudiants pendant les heures de classe;
- Des parents qui autorisent les absences de leurs enfants pour aller travailler au lieu de rester à l’école.
« Bien que le sondage soit national, nous considérons que les résultats s’observent dans notre région. Nous le constatons dans nos entreprises, les employés sont de plus en plus jeunes. Nous devons concentrer nos efforts de collaboration avec nos partenaires afin de développer des stratégies répondant aux employeurs, aux jeunes et à leur famille, et qui permettraient aux jeunes de concilier les études et le travail, en priorisant leur réussite éducative. »
Louis Bujold, président de Complice et directeur général du Centre de services scolaire René-Lévesque
Alors que le RQRE et certaines instances régionales de concertation (IRC) déploient, depuis deux décennies, des initiatives sur la conciliation études-travail dans quelques régions avec des entreprises engagées dans la réussite éducative de leurs jeunes employés, Complice entamne le dossier dans la région. L'objectif? Que tout le monde y trouve son compte: les entreprises s’assurent ainsi de la rétention des employés étudiants et ces derniers sentent qu’ils peuvent poursuivre leurs études avec l’appui de leur employeur. C'est pourquoi il sera toujours essentiel de mettre en place des actions qui seront prises en concertation avec le milieu et qui permettront de trouver des solutions pérennes.